Neuf… neuf cycles à espérer, 9 cycles où les déceptions s’enchaînent: pas d’ovulation, stimulation inefficace avec trop de risque de grossesse multiple, essai qui se termine par l’arrivée des règles…  Neuf cycles où mon quotidien tourne autour de la pma, la clinique,  les échographies, les prises de sang (ce qui doit totaliser l’équivalent du nombre de prises de sang en 5 ans…).

Neuf cycles où les hormones rythment ma vie, mon moral et celui de mes plus proches soutiens; (2 ami(e)s, quelques membres de la famille et une collègue extra, à l’écoute moralement ; merci M…); autant dire que j ai pu leur faire subir mes sautes d’humeur à plusieurs reprises,  ils ont une patience incroyable et toujours les mots justes; je ne pourrais jamais leur dire merci assez…

Neuf… En neuf cycles certaines auraient déjà leur petit bout dans les bras… Ou peut-être qu’il leur faudrait le double ou encore plus de temps.  A toutes ces femmes en mal d’enfants,  en procédure de PMA, ces femmes en couple ou non: à toutes je leur dit bravo pour votre courage.

On ne peut pas imaginer le poid psychologique,  moral et physique de ces traitements hormonaux,  de ces visites quotidiennes à la clinique,  au laboratoire. A la douleur de l’échec, l’espérance et la foi de malgré tout croire qu’un jour on sera enceinte et on donnera naissance à ce petit être tant désiré. A vous toutes soyez fière de vous et de votre volonté.

En 9 mois je suis passée par tout un panel d’émotions et d’états d’esprit : peur, impatience,  joie, colère,  tristesse, désarroi,  espérance et on recommence de plus belle…

Jusqu’au jour où parfois ça devient trop… Ça a été mon cas en ce début février,  j avais parlé de mon cycle de contrôle,  où je pensais qu’il serait plus calme puisque sans stimulation ovarienne je n’ovule pas seule…  J’ai des ovaires paresseux comme dit mon gygy (lui aussi je dois le remercier pour l’énergie qu’il met pour se libérer même un dimanche midi pour me faire passer cette écho de contrôle parce que c’est ce jour là, le lendemain serait peut être trop tard. Merci Dr M. pour votre accompagnement et votre disponibilité…)… Bref revenons à ce cycle « de contrôle »  qui n’en fut pas un…

Surprise du chef: Monsieur ovaire droit à décidé tout seul,  comme un grand de me fabriquer un beau follicule: 22 mm la bête ! Et avec ça un endometre au top à j11: 9mm… Bref voilà que la clinique bruxelloise m’appelle pour me dire de déclencher mon ovulation et que le lendemain on fait (Enfin! miracle!) une nouvelle tentative d’insémination artificielle… Mon week-end est chamboulé,  moi avec, je me rends comme une fleur un samedi matin à Bruxelles pour essayer de concevoir un bébé avec mon follicule et des paillettes d’un donneur danois chatain au yeux clairs… Ok c’est vague… Une demi heure après mon arrivée à la clinique je prends le chemin du retour…  Toujours ebêtée… Je ne me rends pas encore compte que les 14 jours les plus long dans la vie d’une femme qui rêve d’avoir un enfant, ces 14 jours sont devant moi…

Ce n’est plus 9 cette fois c’est 14… Et les jours passent,  les émotions font leur retour en force,  toutes plus contradictoires les unes que les autres…  Puis vient le jour de la prise de sang pour le test de grossesse…

Malheureusement on ne s’arrêtera pas à neuf… Les règles sont arrivées sans me demander mon avis… La seule fois où tout se déroulait seul, sans stimulation,  sans y penser (au départ),  cette seule période que je pensais être une période de repos a duré douze jours… Ces douzes jours avant l essai… Et puis les 14 jours suivants ont tôt fait de me re-stresser, me donner de faux espoirs, me fatiguer de nouveau encore plus…

Alors Dame Nature je te dis Merde. Tu ne m’auras plus… Dix, onze,  douze… Peu importe le nombre de cycles, Dame Nature je te défierai… Et je serai maman. Avec ou sans ton aide.

Sur ce Dame Nature, embarque tes flots de sang, vide moi de cet échec et fiche moi la paix… Mais moi je ne t’oublie pas, je vais te défier avec force,  avec foi et avec la médecine et les traitements hormonaux… Tant pis pour la fatigue.  On est des femmes,  on se relève toujours !